Peugeot

HISTORIQUE
Issus d’une famille de meuniers de la région de Montbéliard (Doubs), les frères Peugeot transforment, en 1810, un moulin à grains en fonderie d’acier pour fournir en ressorts l’industrie horlogère locale.
Début XIXème siècle : l’Angleterre découvre les diligences à vapeur. Ces étranges véhicules sont exactement semblables à leurs homologues tirés par des chevaux, à ce détail près qu’elles sont attelées à une sorte de remorqueur. C’est l’origine du terme de « chevaux » utilisé pour qualifier la puissance des moteurs.
Entre 1824 et 1882, de nouvelles usines Peugeot voient le jour et la production se diversifie : ressorts, outillage, buscs de corsets, moulins à café (1840), machines à coudre (1867).
En 1882 apparaît le « Grand Bi », bicyclette à roues inégales (1,86 m devant ; 0,40 m derrière). La fabrication de bicyclettes Peugeot débute rapidement. Le français LEVASSOR est l’agent exclusif des moteurs DAIMLER en France. Il les fournit aux constructeurs PANHARD-LEVASSOR et PEUGEOT.
En 1890, conquis par le moteur à combustion interne, Peugeot commence la fabrication d’un quadricycle à gazoline équipé d’un moteur DAIMLER. L’automobile fait ses premiers tours de roue, mais à l’époque, la vraie reine, c’est la bicyclette. Peugeot, qui est également fabricant de deux-roues, réalise la première opération de communication par le sport : en 1891, un des premiers quadricycles Peugeot « Type 3 » suit de bout en bout la course cycliste Paris-Brest, couvrant 2 100 km en 139 heures !

En 1892, la production de quadricycles Peugeot « Type 3 » est de 29 unités. Un modèle unique du vis-à-vis « Type 4 », richement décoré de motifs traditionnels tunisiens, est réalisé pour le Bey de Tunis.
En 1894, le premier « concours de voitures sans chevaux à propulsion mécanique » est organisé par un journaliste du « Petit-Journal ». Sur 21 partants, Peugeot aligne six voitures sur la ligne de départ. Le premier prix ex-æquo sera décerné à Peugeot et Panhard-Levassor. L’année suivante, Peugeot s’illustre à nouveau en remportant la course Paris-Bordeaux-Paris, première course automobile chronométrée. Mais l’histoire retiendra surtout que c’est dans cette course, sur une Peugeot surnommée « L’Éclair » en raison de sa trajectoire en zigzag, que les frères Michelin auront monté les premiers pneumatiques sur une automobile.
En 1896, Armand Peugeot fonde à Audincourt la Société des Automobiles Peugeot. Cette même année, la voiture du baron Zulien disparaît de son garage : la première automobile volée est une… Peugeot !
1898: le préfet de Paris, M. LÉPINE, prend les premières mesures réglementant la circulation automobile, en fixant la vitesse maximale à 12 km/h. Au tournant du siècle, Peugeot est déjà un constructeur de premier plan : en 1899, le catalogue Peugeot compte 15 modèles de 2 à 12 places. En 1900, la production d’automobiles est de 500 unités, celle des bicyclettes de 20 000 unités.
Lancée en grande série en 1905, la première « Bébé » est une voiturette monocylindre légère et bon marché. Destinée non plus aux privilégiés mais aux classes moyennes, elle est considérée comme la première véritable voiture populaire. Avec la « Lion Peugeot » lancée en 1905, les célèbres pilotes Goux et Boillot remportent un palmarès étonnant : troisième et quatrième au Grand Prix de l’Automobile Club de France, vainqueur de la Targa Florio en 1908. Peugeot se lance alors vraiment dans la compétition automobile, gage de popularité.
En 1913, une nouvelle « Bébé », de conception beaucoup plus moderne, est lancée par Peugeot. Sa silhouette élégante est due au crayon du grand Ettore Bugatti, dont les voitures de course et de prestige feront bientôt connaître le nom au monde entier. La même année, la voiture de course moderne, conçue spécifiquement pour la compétition, voit le jour : une Peugeot 7,6 litres, pilotée par Boillot, finit en tête du Grand Prix de l’Automobile Club de France à Dieppe.
En 1913, Peugeot construit la moitié des automobiles françaises. Comme la France est alors le premier producteur automobile au monde, Peugeot est donc le premier constructeur mondial. Le plus rapide aussi : la même année, Goux remporte le Grand Prix d’Indianapolis, puis bat le record du monde de vitesse à 187 km/h.
En 1914, le conflit mondial déclaré, Peugeot se reconvertit pour l’effort de guerre. Certaines usines fabriquent des automitrailleuses, d’autres des moteurs d’avion, d’autres des camions, d’autres enfin des obus. Mais les besoins de l’industrie de guerre demandent une productivité toujours plus grande : Peugeot décide d’adopter les méthodes américaines, et envoie ses ingénieurs à Detroit observer les méthodes de production définies par Taylor. A leur retour, la production d’une usine passera ainsi de 2 300 unités en 1914 à 5 000 en 1917.
1919 : les « Bébé » d’avant guerre ont prouvé à Peugeot l’intérêt des voitures légères et populaires. Peugeot récidive et lance la « Quadrilette », qui rencontre immédiatement un grand succès grâce à sa formule toute simple : deux places, trois vitesses, quatre chevaux et 60 km/h de vitesse de pointe. C’est la voiture à deux places la plus économique du monde. Toujours à la pointe de l’innovation, Peugeot lance en 1920 une voiture à moteur sans soupapes, la Peugeot type 156. Novatrice, elle est aussi très rapide, et battra de nombreux records.
En 1923, grâce notamment à l’adoption depuis plusieurs années de la production en chaîne, la production de Peugeot dépasse les 10 000 unités annuelles.
1923: création des 24 heures du Mans, la plus célèbre et la plus prestigieuse des courses d’endurance, où Peugeot s’illustra souvent, jusqu’au formidable triplé gagnant des 905 en 1993.
Au Salon de Paris de 1929, Peugeot lance la 201, qui inaugure la numérotation des modèles Peugeot à trois chiffres et zéro central. Tous les numéros de 101 à 909 sont déposés.
1931 : la 201 est équipée de roues avant indépendantes. Les autres constructeurs adoptent rapidement ce système, qui équipera 80 % des voitures en 1939.
Au Salon de Paris de 1935, la célèbre 402 inaugure la ligne aérodynamique dite « fuseau de Sochaux », qui fait sensation. Des versions de grand luxe, les modèles « Eclipse », couronnent la gamme d’un coupé et d’un cabriolet aux lignes de légende, où l’on va même jusqu’à adapter un toit escamotable électrique.
1936 : après la 402, Peugeot lance la 302 qui révèle une approche nouvelle de l’automobile. Disponible en deux versions seulement, elle marque la fin du règne des grands carrossiers et des voitures « sur mesure ». L’automobile est désormais un bien de consommation. Toutefois, un concessionnaire génial, Émile Darl’Mat met au point la fabuleuse 302 Spécial Sport qui participera aux 24 heures du Mans 1937.
Avant que la guerre n’éclate, Peugeot lance une nouvelle voiture économique, la 202, qui ressemble à une 302 en réduction. Sa production, interrompue par les hostilités, sera reprise juste après la guerre. La production de l’usine de Sochaux approche de 50 000 voitures par an.
1940: le rationnement en France assujettit la circulation de véhicules à essence à une autorisation dite de « Service public ». Mais le « système D » fait rechercher des solutions originales, comme le gazogène et les cyclo-taxis.
En 1941, les ingénieurs de Peugeot créent la VLV, ou Voiture Légère de Ville, curieux petit véhicule électrique à trois roues, construit à 377 exemplaires jusqu’en 1945.
Après la débâcle, les usines Peugeot sont partiellement reconverties dans la production de matériel de guerre allemand. La résistance organise des sabotages audacieux. L’usine de Sochaux est bombardée dans la nuit du 15 au 16 juillet 1943.
Après la Libération, la production reprend petit à petit. Etudiée dès 1946, la 203 est lancée en 1948. Sans réelle concurrente, cette moyenne cylindrée devient la voiture « familiale » sans problèmes.
En Europe, les gouvernements encouragent la reprise de la construction automobile, en favorisant les voitures populaires. La plupart des constructeurs ressortent les projets d’avant-guerre ou adaptent des prototypes développés pendant les années de guerre. Certaines de ces voitures deviendront très célèbres : la VW Coccinelle en Allemagne, la Fiat 500 en Italie, la Morris Minor en Grande-Bretagne, la Renault 4CV ou la 2CV Citroën en France.
En 1952, Peugeot franchit le cap du million de voitures produites depuis la création de la marque. La production concerne encore la seule 203, mais les ingénieurs préparent dans le plus grand secret une voiture de conception plus moderne.
Au Salon de 1955, Peugeot révèle au public sa nouvelle voiture : la 403. Le style, résolument moderne, a été confié au designer italien Pininfarina, qui abandonne les rondeurs et les ailes saillantes des anciennes Peugeot au profit de la ligne « ponton » plus sobre. C’est le début d’une collaboration fructueuse, qui dure encore aujourd’hui. En version cabriolet, la 403 joue le luxe et la séduction à la française. Mais c’est dans le rôle du tacot de l’inspecteur Colombo, campé par Peter Falk, qu’elle sera immortalisée par la télévision. Un vrai rôle de composition pour cette élégante ! Encore plus pure, plus claire, la 404 apparaît en 1960. Produite jusqu’en 1975, la 404 sera une des voitures symboles des années 60 à la française avec 1 492 416 exemplaires construits.
1959 : Peugeot lance la version Diesel de la 403. Les temps changent. La circulation et le stationnement en ville sont de plus en plus difficiles : il faut aussi penser « petite » voiture. En 1965, Peugeot lance donc la 204 à côté de la 404. Cette traction avant sera déclinée en versions berline, coupé, cabriolet et break, et sera même équipée du plus petit moteur Diesel du monde. Les nouveaux modèles se succèdent désormais à allure régulière et la production augmente au même rythme. En 1967, Peugeot atteint les 4 millions de voitures produites depuis sa création ; deux ans plus tard, les 5 millions sont déjà dépassés !
1968 : lancement de la 504, appelée à succéder à la 404 et dont la ligne rompt totalement avec le dessin strict de sa devancière. Berline haut-de-gamme, la 504 saura aussi se faire sportive, remportant de très nombreux succès en rallye, notamment lors des éditions successives de l’East African Safari. Les splendides versions coupé et cabriolet, qui poursuivent la collaboration de Peugeot avec le designer italien Pininfarina, viennent bientôt couronner la gamme.
1969 : devant le succès rencontré par la 204 (1 604 296 exemplaires vendus en 5 ans), Peugeot lance sa soeur jumelle, la 304, qui reprend presque exactement ses caractéristiques.
Dans les années soixante-dix, Peugeot prend le contrôle de Citroën, puis de Chrysler-Europe, dont les voitures sont rebaptisées Talbot comme la Samba, l’Horizon ou la Solara, et sort la 604 à moteur V6, la 104 de 1100 cm3, la 305 et la 505 qui reçoit la turbo-injection en 1982.
En 1972, alors que sort la 2 millionième 404, Peugeot présente au Salon de Paris la plus courte berline du monde : la 104.
En 1983, paraît la 205 dont la version GTI de 115 ch est poussée ultérieurement à 130 ch.
En 1985, sort la 309 prévue initialement pour succéder à la Talbot Horizon, mais l’année suivante Peugeot stoppe la production des Talbot.
En 1987, la 405 devient le fer de lance de Peugeot face à la BX de Citroën.
En 1989, paraît la routière 605 et en 1991, la 106 dont la version Griffe de 1994 a 1 587 cm3.
En 1993, paraît la 306 dont les versions XS et S 16 sont particulièrement sportives.
Enfin, la sortie en 1994 du monospace 806 précède de peu la présentation du « concept car » Ion, un petit monocorps à propulsion électrique.
Trois chiffres, depuis la 201…
201, 203, 205, 306, 407, 504, 607, etc ; des numéros pris au hasard de l’histoire de Peugeot, des numéros qui se ressemblent, mais qui ne disent jamais la même chose. Chacun d’eux, en effet, identifie clairement un modèle de la Marque et ceci, depuis la 201 présentée au salon de Paris en 1929
Un signe de reconnaissance
L’identité à 3 chiffres est une composante essentielle de la notoriété de Peugeot. Ce système de numérotation fonctionne comme un signe de reconnaissance et permet un repérage facile dans la gamme : un zéro central et un chiffre de part et d’autre. Il n’a jamais changé depuis le lancement de la 201, et donne trois informations sur le modèle concerné :
 
– Le premier chiffre indique la famille du véhicule, sa taille dans la gamme.

– Le second numéro – systématiquement un 0, est le maillon qui relie le chiffre d’appartenance à une famille à celui de la génération.
– Le troisième chiffre indique la génération du modèle.

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